Pourquoi et comment les Risk Managers peuvent-ils se positionner face à l’élargissement de l’agenda climat au sein de leur organisation ?

Garant du bon fonctionnement de la gestion des risques au sein d’une organisation, le risk manager face au risque climatique n’est pas toujours clair. Dans un contexte de plus en plus critique, et bien que le Risk Manager interagisse avec les fonctions Finance, RSE ou Conformité, il est indispensable de mieux définir ses rôles et responsabilités.

Cet article vise à mettre en lumière le rôle principal que le Risk Manager doit jouer dans l’animation et l’élargissement de l’agenda climat, en démontrant notamment l’importance de savoir quantifier ces risques, et de parvenir à tirer parti des opportunités associées.

Raison 1 : L’agenda climatique doit être envisagé sous l’angle du risque

Parce qu’il est justement de leur métier de traiter en permanence les notions de risque et d’incertitude, les Risk Managers ne sont pas toujours conscients de la valeur ajoutée qu’ils peuvent apporter aux enjeux climatiques, notamment pour les autres fonctions de l’entreprise parfois moins habituées à ces enjeux. Or, il est essentiel pour une organisation de pouvoir maîtriser ces notions, car le changement climatique augmente la matérialité de certains risques existants, tout en en créant d’autres :

L’apparition de ces différents risques, ou le manque d’anticipation pour y faire face, peut avoir des conséquences graves pour l’entreprise. En effet, si l’activité d’une entreprise est jugée néfaste à la transition vers une économie bas carbone, les différentes parties prenantes (clients, salariés, investisseurs, etc.) pourraient avoir tendance à s’en écarter de plus en plus souvent.

Le rôle du risk manager face à ces enjeux :

Le changement climatique, c’est être capable de quantifier non seulement les impacts de l’entreprise sur son environnement, mais aussi les impacts que ces changements auront sur l’entreprise. Cette capacité à gérer les risques et opportunités associés à l’agenda climatique renforce en elle-même la centralité du rôle des Risk Managers. Ces derniers sont bien équipés en structures et disposent de l’expérience nécessaire pour aider à comprendre et à faire face à ces risques souvent perçus comme intangibles et difficilement identifiables.

Leur rôle doit conduire à l’identification et à l’analyse des risques spécifiques liés au climat, qu’ils soient physiques ou de transition, à travers une approche analytique dynamique et nuancée, maîtrisant notamment les problématiques spécifiques des opérations et des chaînes d’approvisionnement.

Raison 2 : Les gestionnaires de risques ont déjà une connaissance éprouvée des problématiques climatiques

Si certaines parties prenantes peuvent se sentir mal à l’aise face aux risques climatiques, encore trop nouveaux pour être appréhendés, cette problématique peut néanmoins être considérée pour les Risk Managers comme un prolongement d’autres risques qui font déjà partie de leurs responsabilités (par exemple les risques de catastrophes naturelles). .

Les professionnels du risque jouent un rôle clé dans ces enjeux car ils possèdent et maîtrisent des données clés pour l’analyse des risques liés au changement climatique : géolocalisation et valorisation des actifs, listes de fournisseurs critiques, informations financières sur les chaînes d’approvisionnement, etc.

Habitués à travailler dans un environnement à risque, lui-même évolutif, et sachant l’appréhender pour favoriser une meilleure maîtrise des activités, les Risk Managers peuvent naturellement apporter leur expérience dans le contexte du changement climatique. , en collaboration avec les autres parties prenantes de leur organisation (RSE, juridique, groupes RH, etc.).

Le rôle du risk manager face à ces enjeux :

Bien que la plupart des entreprises semblent être au début de la définition de la stratégie climatique, les Risk Managers comprennent les fondamentaux de l’approche ERM (identifier, quantifier, atténuer, gérer, risques bruts, risques nets, identifier, quantifier, atténuer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, gérer, forment la base de l’approche ERM). etc.) pour assurer la fluidité et l’efficacité des premiers échanges sur les risques climatiques.

Lorsqu’une entreprise souhaite modifier son approche ou sa stratégie, le Risk Manager peut jouer le rôle de catalyseur, en fournissant un aperçu de tous les secteurs d’activité de l’organisation et en facilitant l’engagement et le soutien des parties prenantes. Il peut également proposer des objectifs clairs et des indicateurs de performance adaptés, permettant de faciliter les échanges sur les risques climatiques et les enjeux de transition.

Grâce à ce positionnement, les Risk Managers apparaissent naturellement comme des acteurs incontournables, présentant l’action climatique au conseil d’administration comme un risque à ajouter à ceux qu’ils modélisent depuis des décennies.

Raison 3 : Les gestionnaires de risque sont les mieux placés pour accompagner la mise en conformité des organisations aux nouvelles réglementations, et notamment au TCFD

Nous assistons à une évolution rapide des réglementations liées au climat, et nous pensons qu’il convient d’anticiper dès maintenant pour mieux s’y préparer.

Voir notre article Transition climatique : évolutions réglementaires et nouveaux enjeux

Confrontées à différentes réglementations qui renforcent les obligations de reporting et de gestion des risques, les organisations doivent identifier les risques et opportunités associés à leurs activités. Ainsi, le Risk Manager doit être pleinement impliqué dans le respect de l’ensemble de ces nouvelles règles, en participant à la formalisation des reportings, notamment sur les problématiques d’évaluation des risques et d’exposition à court, moyen et long terme. De plus, le Risk Manager peut avoir un impact positif significatif lors de la prise de décisions stratégiques, notamment lors de l’optimisation de l’allocation du capital selon des critères objectifs intégrant la notion de risque (réévaluation des actifs, prise en compte des risques émergents, etc.). .

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Le rôle du risk manager face à ces enjeux :

De plus en plus d’investisseurs souhaitent se référer à des normes comme la TCFD, même dans les zones géographiques où elles ne s’appliquent pas. Le risk manager, de par son expertise et son poste, apparaît comme celui qui est capable de diffuser cette exigence dans son organisation. Dans ses échanges avec l’ensemble des parties prenantes (fonction support, centrales, indirectes…), le Risk Manager peut s’appuyer sur les obligations de la TCFD pour intégrer le climat dans la stratégie de l’organisation, identifier les opportunités et ainsi aller au-delà de la simple conformité. .

Dans ce cadre, une des responsabilités du Risk Manager peut être « Data & Analytics » dans ces échanges, permettant d’optimiser les pratiques de l’organisation et de renforcer la maturité des pratiques des collaborateurs. En utilisant cette approche par les risques, le Risk Manager devra faire preuve de pédagogie et insérer une nouvelle culture au sein de l’organisation. De cette façon, les employés pourront mieux comprendre les actions qu’une organisation entreprend pour gérer ses risques climatiques, mieux connaître les différentes opportunités qui peuvent se présenter et, enfin, ils seront en mesure d’identifier les pratiques qui doivent être définitivement modifiées ou interdites.

Raison 4 : Les Risk Managers sont habitués aux exigences croissantes des institutions financières

En plus des obligations relatives à la publication des enjeux climatiques (et du développement durable en général), les organisations doivent présenter des plans d’action et fournir des preuves quantifiables sur la base des décisions prises par rapport à ces enjeux. Surtout avec la diffusion de la taxonomie qui classe les organisations européennes selon l’impact de leurs activités sur l’environnement, il est nécessaire que toute organisation puisse justifier d’un plan d’action crédible, afin que les institutions financières ne soient pas exposées. marchés et investisseurs.

Le rôle du risk manager face à ces enjeux :

Par des activités routinières (collecte de données quantifiées, intégration de la connaissance des risques décisionnels, connaissance des enjeux climatiques, etc.), les gestionnaires de risques peuvent contribuer à assurer une bonne communication avec les marchés, en essayant notamment de comprendre quoi. les institutions financières attendent en termes d’informations, que ce soit sur les enjeux ESG ou sur les options stratégiques visant à maintenir la rentabilité de l’entreprise face aux enjeux climatiques. Grâce à ces actions, le Risk Manager occupe une place centrale dans la stratégie de financement des risques.

Raison 5 : Les Risk Managers sont les garants d’un positionnement stratégique long terme

Même pour les entreprises aux stratégies ambitieuses, la mise en place d’un plan de transition devient une réalité à moyen et long terme. Au cours de cette période cruciale, il est essentiel de soigner et d’entretenir les relations avec les institutions financières, et ce besoin est immédiat et nécessite une mobilisation constante.

D’une part, le délai entre le lancement du plan de transition moyen/long terme et, d’autre part, le besoin de financement à court terme, crée un enjeu connu du Risk Manager.

En effet, le Risk Manager a toute légitimité pour présenter aux institutions financières des projections de risques à différents horizons temporels (y compris ceux liés aux technologies émergentes), ainsi que des stratégies de prévention et d’adaptation pour y faire face. L’objectif est de sécuriser ces risques pour qu’ils restent transférables et finançables tout au long de la transition.

D’autre part, le Risk Manager a également un rôle de communication et de pédagogie auprès des parties prenantes internes. Cela aide à souligner la nécessité de maintenir des relations avec les fournisseurs de capitaux et de partager clairement leurs attentes et leurs exigences pour soutenir l’entreprise. Sans le soutien des institutions financières, la transition n’est pas possible. Là aussi, ces tâches font déjà partie du quotidien des professionnels du risque, et ont également été mises à l’épreuve par le resserrement du marché de l’assurance.

Le rôle du risk manager face à ces enjeux

Le soutien des institutions financières est essentiel et critique pour assurer une transition réussie. Le risk manager peut mobiliser ses compétences de facilitateur entre les parties prenantes pour mener simultanément les discussions internes et externes. Premièrement, avec les parties prenantes internes, cela peut aider à promouvoir l’importance de la collaboration et la nécessité de la préserver (ou de risquer de la perdre). D’autre part, le Risk Manager peut valoriser les efforts de l’entreprise pour traiter ces problématiques auprès de ces institutions financières. Il offre des perspectives positives à moyen et long terme pour l’accompagnement nécessaire dans cette période entre la mise en œuvre des stratégies de transition et les besoins de financement immédiats pour y parvenir.

Conclusion

Nous pensons qu’il existe des arguments convaincants pour que les professionnels du risque soient les gardiens de la transition, mais aussi un impératif professionnel et moral pour assurer sa persistance.

Il appartient désormais aux risk managers de capitaliser sur l’ensemble des compétences propres à leur métier pour relever le défi des risques climatiques. Désormais, ils peuvent se positionner en tant que leaders du programme de transition, assumant le rôle diversifié de pédagogue, de communicateur, de facilitateur et de catalyseur. Ainsi, à travers le prisme de la gestion des risques et du financement, ils permettront d’obtenir l’adhésion de tous les acteurs internes et externes.

Grâce à ce positionnement, les Risk Managers peuvent permettre à leurs organisations d’anticiper les enjeux liés aux risques climatiques. Bien que le changement de nos modèles économiques semble aujourd’hui inéluctable, les Risk Managers ont l’opportunité de se positionner comme un acteur central pour accompagner efficacement la transition vers un avenir plus durable.

Sources