Un jugement « scandaleux » et « contradictoire » pour les clients concernés
Quatre ans après la faillite de Travelink qui ne disposait pas d’un garant financier conforme, les clients du voyagiste, réunis en collectif, sont amers. Plantés par leur tour-opérateur, floués par son garant financier, ils espéraient obtenir réparation auprès d’Atout France. Mais après une tentative de négociation à l’amiable, un procès devant le tribunal administratif, c’est désormais la décision de la Cour d’appel qui les laisse sur le carreau…
Selon la cour d’appel, la commission d’enregistrement n’a pas « commis de faute susceptible d’engager la responsabilité du GIE Atout France » – DR : DepositPhotos.com, aa-w
Pour les clients de l’ancien opérateur du groupe Travelink, les beaux projets de voyage ne sont plus que de lointains souvenirs, qui leur auront coûté plus cher que prévu… & # xD ;
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Il y a près de quatre ans, lorsqu’ils ont appris que leur voyagiste était en faillite, ils ne s’attendaient pas à vivre une telle situation. & # xD;
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En effet, aux contrats de voyage non conformes et à la prise d’acomptes (parfois en double) sans autorisation préalable, et ce, quelques jours après la faillite, s’ajoute la découverte que le garant financier de Travelink – Royal Insurance Global Ltd – aurait été une escroquerie.
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Une procédure pénale est actuellement en cours pour déterminer s’il s’agit bien d’un seul et qui en sont les auteurs et les complices.
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Pour la Cour d’appel, Atout France n’a pas commis de faute
Mais en 2018, sans aucun recours, les clients – principalement des comités d’entreprise et des groupes d’amis – vont se regrouper pour trouver un moyen de récupérer leur argent. & # xD;
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Cependant, avec la liquidation de Travelink, le garant financier retiré des listes des organismes habilités à proposer une garantie financière touristique par l’ACPR, les clients vont tenter un rapprochement avec Atout France. & # xD;
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« Ce jugement déroule un tapis rouge à tous les escrocs »
A défaut de négociation amiable, ils ont assigné le GIE en justice, devant le Tribunal Administratif de Paris. Au total, 72 personnes, réparties entre une association et cinq comités d’entreprise, se mobilisent. & # xD;
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Ils reprochent au droit d’inscription d’Atout France d’avoir laissé trop de temps (près de deux mois) s’écouler entre sa demande à Travelink de trouver un nouveau garant financier (13 août 2018) et sa radiation du registre des opérateurs de voyages et de séjours (02 octobre 2018).
Si le tribunal administratif a retenu la faute d’Atout France dans la mise à jour du registre d’inscription (voir notre article sur le sujet), il n’a néanmoins pas constaté de lien de causalité entre la faute et le préjudice pour les clients dont les contrats de voyage sont stipulés avant le 13 août 2018, ni pour ceux dont les paiements sont antérieurs à cette date. & # xD;
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Le groupe a donc décidé de faire appel. & # xD;
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Au printemps dernier, les audiences de 52 plaintes se sont succédées devant la Cour administrative d’appel de Paris, mais la décision, rendue le 25 mai 2022, est unanime : la commission d’immatriculation d’Atout France n’a pas commis de erreur. & # xD;
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« C’est une grande déception pour tous les clients, d’autant que cette décision contredit le jugement de première instance qui a reconnu la responsabilité d’Atout France et avait décidé d’indemniser certains acteurs », confie Gilbert Caramelle, porte-parole du groupe client.
Parmi les points importants à souligner dans ce nouvel arrêt, le rôle de la commission d’enregistrement d’Atout France dans le contrôle des garants financiers. & # xD;
Information des consommateurs : Atout France n’a pas manqué à ses obligations
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Pour les clients Travelink, Atout France devait procéder à un « contrôle approfondi de la validité de la garantie financière » lors de l’inscription et lors des réunions mensuelles du comité. & # xD;
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Mais la Cour, s’appuyant sur les articles R211-20 et R211-21 du code du tourisme, estime qu’« il appartient uniquement à la commission de vérifier que le demandeur produit une attestation de garantie financière, que le montant de cette garantie est suffisant et que la l’établissement de crédit ou l’entreprise d’assurance qui l’a octroyée satisfait aux conditions relatives au lieu de son siège social ». & # xD ;
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Pour la justice, Atout France n’est pas tenue « de garantir le contrôle de la régularité de l’activité exercée en France par l’établissement de crédit ou la compagnie d’assurance », rappelant au passage le rôle de l’ACPR, ni de « réaliser une analyse juridique de la contrat de garantie, qui ne doit pas être produit par le demandeur ». & # xD;
L’affaire Travelink jusqu’en cassation
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Par ailleurs, la commission d’enregistrement n’a pas « commis de faute susceptible d’engager la responsabilité du GIE Atout France », résume la Cour d’appel.& # XD;
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« Le jugement nous dit que vérifier la qualité des documents n’est absolument pas le rôle d’Atout France, ce qui est vraiment scandaleux », réagit Gilbert Caramelle. & # xD;
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Il justifie : « Ceci est contraire à l’esprit de la loi à l’origine de l’existence d’Atout France, dont l’une des principales caractéristiques était la protection du consommateur. & # xD;
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Et puis, cette décision en appel déroule un tapis rouge à tous les arnaqueurs ! Tout escroc est désormais parfaitement capable d’ouvrir sa propre agence de voyage, étant protégé par cette décision et fournissant sciemment de faux documents à Atout France qui, de toute façon, n’a aucune vocation à les contrôler.
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Et puis, cette décision en appel déroule un tapis rouge à tous les arnaqueurs ! Tout escroc est désormais parfaitement capable d’ouvrir sa propre agence de voyage, étant protégé par cette décision et fournissant sciemment de faux documents à Atout France qui, de toute façon, n’a aucune vocation à les contrôler.
Eviter qu’une telle affaire ne se reproduise
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De son côté, Francis Le Coz, autre client concerné par cette affaire, regrette qu’Atout France n’ait pas mieux vérifié l’attestation de garantie financière pour le compte du garant Royal Insurance Global Ltd et fournie par Travelink. & # xD;
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« Ils auraient pu voir que la carte n’était pas conforme à leur formulaire standard, qu’il y avait une erreur dans le nom du garant – au lieu de Royal Insurance, elle contient toujours le nom de l’ancien garant Quanta Europe ltd. Toujours retiré de les archives de l’ACPR et donc d’Atout France – ou que la signature ne corresponde pas au nom du président de la société, mais à celui du courtier qui a trouvé le garant pour Travelink… & # xD ;
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Toutefois, cette commission devrait être composée d’un comité de sages, nommés pour leurs compétences et leur indépendance, et ce, pour trois ans ».
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Toutefois, cette commission devrait être composée d’un comité de sages, nommés pour leurs compétences et leur indépendance, et ce, pour trois ans.
Autre point important : le tribunal considère que même la commission d’enregistrement n’a pas « fait preuve d’une inertie vicieuse de nature à engager sa responsabilité » en laissant s’écouler un délai de 7 semaines entre le moment où elle a eu connaissance de la radiation de la caution financière par le ACPR et la radiation de Travelink du registre d’Atout France. & # xD;
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Enfin, selon la cour d’appel de Paris, les clients sont « non fondés à faire valoir que le GIE Atout France aurait manqué à ses obligations en matière d’information des consommateurs ». & # xD;