A savoir d’abord : le manque de libido est ok. D’autant plus que le manque de désir sexuel arrive à plus de gens que vous ne le pensez. La « libido », baisse de libido en français, peut être liée à des causes psychologiques, naturelles, à des problèmes de couple, ou tout simplement à un type d’orientation sexuelle (genre, gris). Qu’il soit temporaire ou permanent, voici des moyens de comprendre et de se débarrasser une fois pour toutes du tabou qui vous entoure.
1 – Comprendre les injonctions contradictoires et sexistes
Pour cela, découvrons l’origine du tabou qui subsiste autour de la libido. Depuis quelques années, la place de l’érection masculine dans le débat public est large. Mais pour les femmes, le sujet n’est jamais trop sur la table. D’autre part, ils font face à un ordre d’avoir des relations sexuelles. On parle même de « blâme sexuel ». A travers des publicités qui transforment le corps féminin en objet de désir masculin, le maudit Summer Body qui revient chaque été, mais aussi l’impératif de pimenter sa vie sexuelle, d’obtenir une érection, etc.
Autrement dit, avoir une vie sexuelle active, y compris masculine d’ailleurs. Quand un homme n’a pas de relations sexuelles, il doit être vierge ou avoir un « problème de pantalon ». Quand une femme ne respecte pas ces règles, elle est « Saint-nitouche » ou elle est qualifiée de froide. Pas étonnant que 41% des femmes aient honte de leur libido car elles la jugent « trop faible » par rapport aux normes…
Pendant ce temps, la sexualité féminine continue d’être un sujet négligé. On parle ici de blasphème. Humilier une femme pour son comportement est considéré comme provocateur en France. Elle traverse plusieurs aspects de notre vie : les médias, entre amis dans certains lieux. Être une femme pleine de désir et avoir de nombreux partenaires sexuels, par exemple, est considéré comme effrayant. Quant aux hommes, on préférera gagner le raid avant de trouver le bon, sans prendre le mauvais.
2 – Connaître les possibles causes de l’anaphrodisie
En plus des inconvénients qui peuvent survenir dans une société normale comme la nôtre, l’absence – ou la diminution – de la libido peut être un vrai problème et la cause du problème. C’est ce qu’on appelle l’anaphrodisie (ou anorexie sexuelle). La dysfonction sexuelle, qui fait référence à un manque d’intérêt pour le sexe, seul ou à plusieurs, est de deux types : faible et élevée.
Concernant la libido primaire, les raisons peuvent être « physiologiques (douleur, dépression et prise d’antidépresseurs ou de neuroleptiques), ou organiques (maladies endocriniennes, prise de contraceptifs oraux) ou psychologiques (stress, fausses croyances, éducation, traumatisme sexuel, abus sexuels, remise en question du style sexuel, etc.) », explique Cécilia Commo, sexologue clinicienne au Journal des Femmes.
Pour ce qui est de l’anaphrodisie élevée, elle peut être liée au contexte général des relations conjugales « par exemple, douleurs post-opératoires, choc psychologique, problèmes érectiles ou refus de relations sexuelles après une expérience désagréable ». Mais aussi l’apparition de troubles naturels (endocriniens, urinaires , etc.) », explique l’expert.
3 – Différencier le manque de désir sexuel et l’absence de désir tout court
Faites-vous partie des 44% de Français qui déclarent ne pas avoir eu de relations sexuelles en prison ? La situation sanitaire actuelle est plus difficile, elle peut affecter notre volonté, aucune catastrophe n’est certaine. Et si après cela la situation n’a pas changé… vous pourriez alors vous sentir en colère ou inquiet pour votre partenaire. Dans ce cas, il est normal qu’il n’y ait pas de désir :
« Il est vraiment impossible d’avoir à la fois une émotion négative forte et une émotion positive (le désir). L’émotion la plus forte gagne, bloquant votre désir », a déclaré le Dr Catherine Solano, sexologue et andrologue.
Si vous voulez retrouver ce désir perdu chez votre partenaire, sachez que la clé est la communication. Il faut savoir écouter son corps. Vérifiez si le manque de désir ne concerne que votre partenaire – là l’explication est simple, c’est un problème chez votre partenaire – ou s’il en est de même pour les autres (il n’y a de désir pour personne d’autre). Si le blocage persiste et vous dérange, peut-être devriez-vous envisager de consulter un sexologue.
Mais surtout, il ne faut jamais – oh jamais – faire l’amour sans envie, juste pour faire plaisir à son partenaire. Il ou elle n’a aucun droit sur vous, votre corps. Le sexe dans la vie ou entre partenaires n’est pas du tout une obligation, quelque chose que l’on doit à l’autre. Malheureusement, beaucoup de gens oublient cette notion de consentement. Le respect du désir, ou du manque de désir, de l’autre n’est donc pas toujours très clair pour le partenaire.
4 – Se demander : l’asexualité me correspond-elle ?
Pas forcément, mais puisque l’asexualité est une orientation sexuelle qui fait encore l’objet de beaucoup de haine aujourd’hui, il est bon de se poser la question. Un asexuel a peu ou pas de désir sexuel pour une autre personne. Autre sens possible : le gris-noir est entre sexualité et sexualité. La personne n’éprouve alors pas d’attirance sexuelle, sauf dans de (très) rares cas.
Contrairement aux personnes « douces » (qui ne se sentent pas à l’aise pendant les rapports sexuels), les asexuels ou les grissexuels peuvent non seulement avoir des relations sexuelles, mais aussi avoir une érection. La clé est de les comprendre, sans se précipiter.
Il y a aussi des personnes connues sous le nom de « aceflux », qui peuvent avoir des visages de sexes différents au fil du temps. Si vous vous sentez proche de l’asexualité, vous pouvez consulter le site Asexuality.org, qui propose une mine d’or d’informations.
Moralement, il y a plusieurs sexes, et personne n’est à 100% identique à un autre. C’est pourquoi il faut écouter son corps, ses envies, prendre son temps. Et bloquer les commandements charnels qui nous font nous sentir coupables.
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