Cette saison quatorze navires de croisière sont annoncés aux mouillages de Collioure et de Port-Vendres. C’est une bonne nouvelle en plus des escales de yachts qui se multiplient dans la cité de Vénus. Magnifiques et grands, ces navires réservés à une clientèle fortunée sont une aubaine pour l’activité du port et de son territoire. Moins connue que la Côte d’Azur à l’international, la Côte Vermeille, désormais désignée, se veut une destination tendance, proposant de nouvelles découvertes terrestres.
Un luxe payant
Différencier Yachting et Cruising, c’est comme comparer la puissance d’une Citroën 2CV et d’une Ferrari ! Plus sérieusement, au sens de paquebot de croisière est un bateau à usage commercial avec des billets vendus par personne, alors qu’un bateau de plaisance de luxe (à partir de 28 mètres) navigue avec un maximum de 12 personnes à bord, et au moins le double du nombre de membres d’équipage. ! Les passagers sont considérés comme des invités, moyennant parfois un droit d’entrée, qui peut atteindre un million d’euros par semaine pour les navires les plus luxueux, et entre 40 000 et 70 000 euros par semaine, sur de petits yachts distants de 50 à 70 mètres.
A Port-Vendres, le début de saison a mis la barre très haute. La dernière escale d’Al Raya, un navire de 250 millions d’euros, classé dans les 20 plus grands yachts du monde, a fait sensation. Propriété de la famille royale de Bahreïn, il mesure 110 mètres et bat pavillon des îles Caïmans, il peut accueillir douze personnes à son bord et compte 30 membres d’équipage. Pourquoi le propriétaire a-t-il choisi de faire escale à Port-Vendres ?
Les explications de Marc Bernadi, mandaté par la Chambre de Commerce et d’Industrie, pour développer l’activité : « Nous accueillons ce yacht avec tout le respect, comme toujours, en facilitant son entrée dans le port (le pilote est monté à bord du navire en tant qu’escorte), et le procédures d’usage. Car lorsqu’on navigue en Méditerranée, il faut obligatoirement passer à la plaisance commerciale. Ce port fait le pari de la plaisance, car les retombées sont intéressantes. Notre présence aux événements internationaux, Monaco, Cannes, Barcelone et Gênes est payante. . Nous sont désormais référencés au travers de notre marque Yachting Port-Vendres, plaisir authentique ».
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Pas de yacht russe
En effet, une escale sur ces navires peut rapporter gros ! Avec des contrecoups frisant la démesure, comme un ravitaillement (même s’il est facturé TTC) qui peut atteindre… 300 000 euros ! Ajoutez à cela le rechargement de produits frais, et bien sûr le coût du parking. Protégé par des eaux de plaisance réservées et spécialement aménagées, le tarif à la journée est de 1 560 € (dégressif après 6 jours), auxquels s’ajoutent des prestations annexes comme l’eau, l’électricité, l’évacuation des eaux usées… un marché de niche qui est aussi un avantage économique.
L’enjeu est désormais de retenir ces visiteurs avant leur départ, généralement vers les Baléares. Marc Bernadi ne manque pas d’arguments : « pour les capter, il faut diffuser les atouts de notre région, histoire, patrimoine, gastronomie et être réactif en organisant des prestations qualitatives à la carte. » La côte vermeille, moins connue que la Côte d’Azur doit être respecté, un trésor qui peut être trouvé qui peut surprendre et trahir ce client de luxe ».
Alors que le record de la saison de plaisance était annoncé, dans l’espoir de le battre en 2015 avec 90 yachts faisant escale à Port-Vendres, Marc Bernadi fait bien sûr l’impasse sur les navires de l’oligarque russe : « ils représentent 30 % du marché, le conflit ukrainien est Il y a encore 3 000 yachts de luxe (entre 25 m et 160 m) en Méditerranée regroupés entre l’Italie, la Côte d’Azur et Barcelone. C’est encourageant, notre référence est la reconnaissance, la nouveauté peut faire la différence ».