Le nombre de cas de Covid en France augmente en cette fin d’année, même si l’épidémie progresse sensiblement moins que les semaines précédentes. Le sommet semble atteint. Cependant, il faut être prudent dans cette 9e vague épidémique.

[Mise à jour le 20 décembre 2022, 12h00] Après quelques semaines d’accalmie, l’épidémie de Covid a recommencé à croître en France, avec des taux d’incidence, d’hospitalisation et de guérison en hausse, rapporte le Bulletin français de la Santé publique de novembre. Dans l’avis du 16 décembre 2022, Covars, représentant le Conseil scientifique, évoque la « reprise active du Sars-Cov-2 », notamment associée à l’augmentation de la circulation du variant BQ.1.1. De la variante Omicron BA.5 responsable de la dernière « vague ». Cette variante BQ.1.1 est désormais majoritaire (environ 60% au niveau national), sans signe de pathogénicité accrue, mais coexiste avec la persistance de la variante BA.5 antérieure. La situation épidémique du COVID-19 reste comparable aux deux vagues précédentes, avec des signes suggérant que le pic des infections pourrait être atteint, poursuit Covars. Les spécialistes parlent de 9e vague épidémique, en même temps que l’épidémie de bronchiolite et de grippe cet hiver. L’épidémie de Covid évolue par vagues. Jusqu’à présent, 9 vagues ont été enregistrées entre mars 2020 et l’hiver 2022, marquées par un afflux de patients dans les hôpitaux et les soins intensifs. Retournez les dates des différentes vagues de l’épidémie de Covid en 2020, 2021 et 2022.

9ème vague du Covid : automne-hiver 2022-2023

Après plusieurs semaines de baisse, les indicateurs hospitaliers sont remontés durant la semaine du 14 au 20 novembre. Ainsi, Santé Publique France parle de la « résurgence de la circulation du SARS-CoV-2 sur le territoire national » et de la « remontée des indicateurs hospitaliers » dans son bulletin du 24 novembre 2022. Il y a une 9ème vague en France. Il met en évidence l’augmentation du taux d’incidence, l’augmentation des taux de positivité et l’augmentation des nouvelles hospitalisations et des admissions en soins intensifs. Dans un communiqué publié le 16 décembre, Covars fait état de la reprise de l’épidémie en France, principalement liée à :

► Augmentation de la diffusion de la sous-variante BQ.1.1 de la variante Omicron BA.5. Cette variante BQ.1.1 est désormais majoritaire (environ 60% au niveau national), sans signe de pathogénicité accrue, mais coexiste avec la persistance de la variante BA.5 antérieure.

► Augmentation des cas observés dans tous les territoires y compris les DOM-TOM, en raison de nombres de reproduction similaires à ceux observés lors des 3 derniers foyers épidémiques dus à BA.4 et BA.5.

8ème vague : septembre-novembre 2022

Les spécialistes parlent d’un rebond de la vague 7 plutôt que d’une véritable vague 8

En septembre 2022, une 8ème vague épidémique débute en France. Ce rebond de l’incidence de la métropole est la reprise des relations sociales et la chute brutale de la température (activités professionnelles, réouverture des écoles) après la trêve estivale, a expliqué Covars. Anne-Claude Crémieux, l’infectiologue interrogée dans le Journal du Dimanche, a déclaré qu' »un scénario endémique, avec de nouvelles vagues d’infections, plus prononcées en automne ou en hiver comme dans le cas de la grippe ou d’autres virus respiratoires, (…) semble probable. ». « 8. cette vague est faite de la même variante qui a traversé l’été, rappelle-t-il cette fois au micro de France Inter le 10 octobre. Les spécialistes parlent d’un rebond de la 7e vague plutôt que d’une vraie 8e. Souvenez-vous que nous avons eu le même phénomène avec la variante delta l’année dernière. Il y a aussi eu un rebond à l’automne 2021. » Cette vague, portée par les sous-variantes OmicronBA4 et BA5, a eu un impact moins direct sur l’hôpital que les vagues précédentes. Voici les pronostics rapportés par Covars, otage pour faire ses hypothèses pour lutter contre la 8ème vague de Covid

7ème vague de Covid : juillet 2022

La 7e vague de l’épidémie de Covid a atteint son pic en juillet 2022 et a été portée par les deux sous-variantes d’Omicron BA.4 et BA.5. « Probablement en raison de leur capacité à éviter l’infection et/ou l’immunité acquise par le vaccin, surtout si celle-ci a diminué avec le temps », a rapporté le Centre européen de contrôle des maladies (ECDC) dans un rapport du 13 mai. Mi-juin, le nombre moyen de cas confirmés était d’environ 40 000 par jour.

6ème vague de Covid : fin mars – mi avril 2022

Certains épidémiologistes ont évoqué une 6e vague, fin mars 2022, avec une augmentation du taux d’incidence et du nombre total de cas positifs. Cependant, cette vague était plus petite que les vagues précédentes (voir la courbe ci-dessous). Selon les données de la Santé publique française, le nombre de cas a diminué progressivement vers le 5 avril, jusqu’à atteindre un plateau d’environ 20 000 nouveaux cas par jour vers le 20 mai 2022. La vague 6 a culminé vers le 31 mars 2022.

5ème vague du Covid : novembre 2021 – février 2022

La cinquième vague de l’épidémie de COVID-19 a commencé début novembre 2021. Le taux d’incidence a augmenté significativement et a dépassé le niveau atteint lors des vagues précédentes. Bien que l’incidence ait augmenté dans toutes les tranches d’âge au début de cette 5ème vague, le virus semble avoir surtout circulé chez les plus jeunes. Cette onde a d’abord été transmise par la variante Delta, puis marquée par l’apparition d’une nouvelle variante appelée l’Omicron. Dans ce contexte préoccupant, le gouvernement a opté pour une campagne de rappel. Le taux d’incidence a culminé vers le 24 janvier 2022 (avec 3 800 cas positifs pour 100 000 habitants). Les hospitalisations ont culminé le 7 février 2022 avec plus de 33 000 personnes hospitalisées. Les courbes ont ensuite ralenti jusqu’à la mi-février. En mars, on peut dire que la France est sortie de la 5ème vague.

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4ème vague de Covid : juillet-août 2021

Le 21 juillet 2021, le Premier ministre Jean Castex confirmait sur TF1 que la France était entrée dans la quatrième vague de l’épidémie. A cette date, la courbe des hospitalisations était encore faible, car on sait qu’il faut en moyenne 2-3 semaines pour que l’augmentation des cas se répercute sur le nombre de personnes hospitalisées. Le pic a été atteint à la mi-août. La généralisation de la carte sanitaire a incité les Français à se faire vacciner, ce qui a permis de faire baisser la courbe des hospitalisations. La vague 4 a culminé à la mi-août 2021 (12 août 2021).

3ème vague de Covid : mars-avril 2021

Après être passée sous le 16 novembre 2020, l’épidémie a recommencé à croître mi-mars 2021, avec une moyenne de 50 000 nouveaux cas par jour. « Oui, la troisième vague est là et elle nous frappe durement », a averti Prime. Le ministre Jean Castex, à l’Assemblée nationale du 1er avril 2021. Lundi 29 mars 2021, le nombre de personnes en réanimation a dépassé le pic de la deuxième vague à l’automne. C’est le nombre le plus élevé depuis le 22 avril 2020. La situation sanitaire est particulièrement grave en Ile-de-France, où les hôpitaux sont surchargés. Le plus grand nombre d’admissions en soins intensifs a été atteint le 12 avril 2021 avec 495 nouvelles entrées. La vague 3 a culminé le 12 avril 2021 pour les hospitalisations et le 13 avril 2021 pour les réanimations.

2ème vague de Covid : septembre – novembre 2020 

Le Conseil scientifique a prévenu début septembre 2020 qu’une deuxième vague épidémique s’était produite à la fin de ce mois. « La circulation du virus a recommencé à l’été 2020 dans toute la France, notamment chez les jeunes adultes. Le nombre de cas diagnostiqués quotidiennement a atteint 10 000 au 1er septembre », a-t-il expliqué dans un communiqué le 26 octobre. La deuxième quinzaine de septembre a vu une diminution des effectifs (une moyenne de 15 000 nouvelles infections par jour). Au 1er octobre 2020, « on constate une augmentation très rapide des nouveaux cas, suite à la baisse générale des températures qui a débuté entre le 20 et le 25 septembre (une baisse allant jusqu’à 25 °C à certains endroits). Selon les régions,  » a poursuivi le Conseil scientifique. L’épidémie a progressé en France, pour atteindre un nombre de personnes hospitalisées à la mi-novembre [autour du 15 novembre], légèrement supérieur au pic de la mi-avril (environ 32 000 personnes hospitalisées entre le 11 et le 20 novembre). À la mi-novembre, l’épidémie était en baisse et, au 14 décembre 2020, le nombre de nouveaux cas quotidiens est d’environ 4 000. Le pic de la vague 2 s’est produit du 12 au 19 novembre 2020.

1ère vague de Covid : mars – mai 2020

Depuis les premiers cas officiels enregistrés par Santé publique France le 24 janvier 2020 en France, le nombre de nouveaux cas et de nouveaux décès de Covid-19 a augmenté régulièrement jusqu’à fin mars. Autrement dit, de fin janvier à fin mars, la France était dans une phase ascendante. Au 3 avril 2020, l’impact de l’épidémie était important et « la France était dans une phase de plateau », a déclaré le 10 avril le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. Le nombre de personnes hospitalisées a été le plus élevé le 14 avril (plus de 32 000) et a progressivement diminué entre le 20 avril et début juin (environ 15 000). Entre le 15 juin et le 20 septembre 2020, le nombre de patients hospitalisés s’est stabilisé autour de 5 000 et le nombre de personnes en réanimation autour de 400 : la France était alors en phase de plateau. Les chiffres ont recommencé à augmenter fin août, signalant le début d’une deuxième vague. Le pic de la première vague, selon les courbes, s’est situé entre le 6 et le 10 avril 2020.

Courbe en cloche : caractéristique des maladies virales ?

Pour chaque vague, la courbe épidémique semble suivre une courbe en cloche (voir courbes ci-dessus). La forme en cloche (appelée aussi courbe de Gauss en mathématiques) est typique des courbes d’évolution d’une épidémie dite « en propagation », comme c’est le cas de la plupart des maladies à transmission interhumaine (maladies virales). Si on regarde la courbe épidémique d’une maladie virale, on remarque toujours une phase ascendante au début de l’épidémie, puis une forme de cloche correspondant au pic de l’épidémie, une stagnation du nombre de nouveaux cas et enfin une phase descendante , où le nombre de cas diminue progressivement. Pour certains scientifiques, cette forme typique de « cloche » est un indicateur que le pic de l’épidémie a été atteint et que la maladie est dans une phase très basse.

Sources : Point épidémiologique du Covid-19, Santé Publique France // Courbes Geodès – Santé Publique France (données des hôpitaux) // Avis du Conseil Scientifique Covid-19 : deuxième vague provoquant une situation sanitaire critique – 26 octobre 2020