Lorsque l’écrivaine et femme politique française Sandrine Rousseau déclare fièrement qu’elle vit avec un homme déconstruit, elle s’attire les foudres des anti-féministes et des meurtres. Être un « homme déconstruit », selon certains commentaires, serait une atteinte à la faiblesse des hommes. Pourtant, cette déconstruction ne résonne pas ainsi pour tout le monde. Au contraire!

Ce concept est une aspiration profonde, tant de la part des femmes que des hommes. C’est ce que montre une étude Ifop pour le compte de Wyylde, un réseau social attentif aux évolutions de la société en matière de sexualité et de cohésion. Zoom sur cette étude qui révèle les nouvelles aspirations de nos Français sur la déconstruction du genre.

Qu’est-ce que la déconstruction ?

Ce terme trouve ses racines dans les mouvements féministes. Dans son enquête réalisée en janvier 2022 pour le compte de Wyylde, l’Ifop définit la déconstruction comme « le processus de réflexion et de prise de recul par rapport à son projet d’éducation, permettant de s’affranchir des normes qui régissent les rapports entre hommes et femmes ». , sous le prisme de la domination masculine. »

La déconstruction prend de plus en plus d’ampleur et revêt une grande importance pour les Français dans la construction de leur relation à l’avenir. En effet, l’étude réalisée auprès de 2 003 personnes révèle que 70% des Françaises veulent faire leur vie amoureuse avec un homme « déconstruit ». Et 61% des répondants disent même que leur souhait a déjà été exaucé. De très bonnes nouvelles!

57 % des hommes veulent être déconstruits

Cette idée de déconstruction ne concerne pas que les femmes. Cela touche aussi les hommes. Par ailleurs, 54 % d’entre eux se considèrent comme « déconstructeurs », dont 78 % des moins de 25 ans. Et 57% veulent le devenir, précise l’enquête.

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Cependant, les normes sociales dominent toujours chez les plus de 70 ans (55%), les électeurs d’extrême droite (59%) mais aussi chez les catholiques pratiquant régulièrement (71%) ou les musulmans (63%).

Des injonctions qui ont la vie durent

Bien que la tendance générale soit à la déconnexion des normes sociales, les chiffres de ce rapport soulignent que de nombreuses injonctions physiques existent encore, dans l’imaginaire des hommes, sur le corps des femmes. Les exigences de beauté comme « être mince », « se maquiller », « s’épiler » sont encore gravées dans l’esprit de certains hommes.

En effet, près de la moitié d’entre eux (48%) avouent ne pas accepter d’être en couple avec une femme qui ne respecte pas ces normes esthétiques. Décidément, le chemin est encore long !

La contraception et la sexualité encore trop peu déconstruites

Si certaines habitudes quotidiennes se sont développées, le bât blesse lorsqu’il s’agit de se poser des questions sur la contraception. Les femmes qui ne prennent que des pilules contraceptives sont encore très ancrées dans certaines mentalités masculines.

Si 87% des hommes interrogés sont prêts à payer une partie des méthodes contraceptives, ils ne sont que trop peu (32%) à envisager de prendre un contraceptif masculin, que ce soit la pilule masculine ou les slips chauffants.

Côté sexuel également, les coutumes sont encore très standardisées. En effet, 76% des hommes interrogés dans cette étude Ifop/Wyylde refusent d’explorer le plaisir de l’orgasme prostatique et 52% refusent la pratique du edging. Des stimuli assimilés à la pratique gay ou uniquement associés au corps féminin.

Si l’idée de « déconstruction » résonne de plus en plus dans l’esprit des femmes et des hommes. Il n’en reste pas moins que certaines injonctions sociales régissent encore notre société. Mais tout porte à croire que la pensée évolue et évolue dans le bon sens. Nous croyons en!