Changer votre permis de conduire de la France à sa version albertaine ne prend que quelques minutes, mais trouver une compagnie d’assurance automobile albertaine qui accepte de reconnaître votre passé de conducteur dans un pays étranger est une autre affaire, selon de nombreux immigrants.
Cette année, Christelle Savary a déboursé 3 300 $ pour une assurance auto, le tarif d’un jeune conducteur. Pourtant, elle a obtenu sa licence en France en 2002, il y a 20 ans.
Arrivée au Canada en mars 2020, elle a immédiatement échangé son permis de conduire comme le permettent les accords entre l’Alberta et la France. Trois mois plus tard, elle achète une voiture et magasine une assurance auprès d’un courtier. Le montant du devis est un choc : 6 000 $ par année.
« Dix-huit ans de licence [à l’époque] et je n’ai été reconnu que pour trois mois d’expérience. »
Le bouche à oreille lui a permis de trouver un autre assureur à un tarif moins cher, mais, sur les papiers d’assurance, il est encore marqué aujourd’hui comme 2 ans et non 20 ans de détention d’un permis.
L’assurance de Christelle Savary ne reconnaît que son expérience depuis son arrivée au Canada en février 2020.
Photo : Radio Canada / Louise Moquin
La jeune femme s’est toutefois munie d’un relevé d’informations complet qui recense tout son historique de conduite. Ce document est suffisant en Colombie-Britannique, où l’assurance automobile est publique.
Pourtant, les deux dernières années qu’elle a passées en France, Christelle Savary n’avait pas de voiture à son nom et elle pense que cela a joué contre elle.
J’ai quand même assuré mon assurance avec la dernière assurance que j’avais en France, qui était de cinq ans d’expérience, mais ça n’a pas du tout été pris en compte dans l’histoire, raconte-t-elle. .
Question récurrente
La jeune Française n’est pas la seule à se voir imposer de tels prix. La question de l’assurance automobile apparaît régulièrement dans les publications des groupes d’entraide français sur les réseaux sociaux.
C’est ainsi que Maxime Brun a réussi à trouver une assurance qui reconnaît son passé de pilote français, ce qui lui a permis de réduire sa facture de près de moitié.
Maxime Brun a reçu des soumissions pour 5 000 $ par année avant de pouvoir trouver un assureur qui reconnaisse ses années de permis.
Photo : Image fournie par Maxime Brun
Dès mon arrivée [au Canada], j’ai fait changer mon permis et je n’ai eu aucun problème pour louer une voiture, etc. Je n’ai eu aucun problème avec l’assurance. Mais, à partir du moment où j’ai eu ma résidence permanente et que j’ai voulu acheter un véhicule, ça a été plus problématique car il ne trouvait pas mon antiquité avec mon permis albertain et m’a demandé des sommes astronomiques, raconte-t-il.
Un courtier lui a confirmé qu’à sa connaissance, un seul fournisseur reconnaîtrait ses sept ans de licence s’il pouvait fournir tous les papiers nécessaires. Heureusement, ses parents sont toujours chez le même assureur, ce qui lui a facilité l’obtention d’une attestation.
« Par défaut, nous n’existons pas et c’est à nous de prouver qu’il y a eu quelque chose et si [les assureurs] acceptent cette expérience. »
Selon le directeur national des relations avec les consommateurs de l’Agence d’assurance du Canada, Rob de Pruis, les assureurs ne sont pas tenus d’accepter un dossier de conduite dans un pays étranger.
Il faut reconnaître que les règles de conduite varient parfois considérablement d’un pays à l’autre par rapport au code canadien. Par conséquent, la reconnaissance des antécédents de conduite à l’extérieur du Canada varie d’une entreprise à l’autre, note-t-il. Chaque assureur utilise ses propres procédures pour déterminer le montant de l’assurance.
Faire jouer la concurrence
Il recommande aux personnes qui arrivent dans le pays de quitter leur pays avec tous les papiers possibles pour prouver leurs années de permis de conduire, mais aussi toutes les demandes d’indemnisation passées. Cependant, il reconnaît que ces papiers ne constituent pas une garantie.
Pensez aux pays où la conduite se fait de l’autre côté du Canada. Cela change le comportement et l’adaptabilité. […] Le profil de risque est alors différent, explique Rob de Pruis.
Son autre conseil est de magasiner avec autant de vendeurs que possible. Environ 60 compagnies privées offrent de l’assurance automobile en Alberta.
C’est ce que compte faire Christelle Savary alors que son contrat d’un an arrive bientôt à expiration.
C’est vrai que je n’ai pas contacté [assez d’autres assureurs] au début parce que, quand tu arrives, tu as tellement de démarches. On se dit : « Tiens, je prends une voiture, j’ai besoin d’une assurance », dit-elle. Je vais essayer de voir si je peux essayer de reconnaître mon expérience maintenant.