Entrer dans la vie étudiante, c’est entamer un nouveau chapitre, entièrement dicté par l’indépendance. Fini les bons repas de famille et le service « all inclusive » que promet la maison. La vie quotidienne sur le campus est une véritable épreuve, notamment pour le porte-monnaie. Et avec l’inflation actuelle, de la mutuelle étudiante aux paquets de pâtes… la flambée des prix n’épargne aucun secteur.

Ce coût de rentrée, en hausse de 7,7% par rapport à 2021, oblige les élèves à faire des choix parfois douloureux. Pour que budget et plaisir se conjuguent à nouveau, les astuces se comptent au pluriel.

Une rentrée étudiante historiquement chère

« Une année de sacrifice ». C’est ainsi que certains étudiants décrivent ce plongeon universitaire 2022-2023. Scruter le moindre centime, refuser farouchement les sorties entre amis, renoncer aux repas importants… La précarité étudiante touche 1 jeune sur 5 de 18 à 29 ans. augmente avec la flambée des prix.

Cette entrée dans la cour des grands n’a jamais été aussi difficile financièrement. Selon la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), le coût moyen par étudiant sera désormais de 2 527 €. Ces frais comprennent le loyer, le forfait téléphonique, les frais de scolarité, les repas universitaires, mais aussi la mutuelle, l’assurance habitation et les charges. Une augmentation historique.

La santé, victime collatérale de cette hausse

Face à cette amputation budgétaire écrasante, les étudiants doivent parfois tirer un trait sur leur projet professionnel. Entre les embouteillages aux portes des logements de type Crous et les prix exorbitants des métropoles, eldorados des Grandes Ecoles, les étudiants dégustent en silence.

De ce fait, l’équation études et réalisation devient de plus en plus complexe. La détresse du porte-monnaie pourrait rapidement affecter la santé mentale déjà fragile des étudiants. L’an dernier, 43 % d’entre eux souffraient de problèmes de santé mentale. Avec la montée des communautés étudiantes, la santé a de fortes chances de passer à la trappe, ce qui inquiète les syndicats étudiants.

L’argent, une denrée rare…

Cette année, bien que le gouvernement ait annoncé une augmentation de 4% des subventions et de 3,5% des aides au logement, ces mesures restent « insuffisantes » selon la FAGE. L’année dernière, 46 % des étudiants avaient un emploi rémunéré parallèlement à leurs études. Une décision qui trouble bien des esprits à l’approche de la rentrée. Malgré toutes ces distorsions du calendrier, elles restent des ombres au tableau.

« Le paquet de pâtes que j’ai payé 0,80 centimes me coûte maintenant 1,10 euros. On arrivera à une situation en 2022 où les étudiants devront réfléchir entre payer les factures, le loyer ou bien manger, a déploré Imane Ouelhadj, président de l’Unef, dans les colonnes de Libération.

Des astuces pour ne pas finir sous l’eau

Mais derrière ce statut « d’étudiant », il y a des avantages. Et on ne parle pas seulement d’entrées gratuites dans les musées ou de tickets de transport réduits, mais de bons plans pour faire des économies, sans se priver. Une nouvelle tranche, loin des concessions, s’ouvre à vous.

1 – Traquez les promotions

Les tracts de campagne qui étouffaient les boîtes aux lettres des parents ont changé de visage. Désormais, tout se fait en ligne. Que ce soit pour l’achat de nourriture ou pour l’électroménager, les réductions se glissent dans nos mails. Les supermarchés utilisent également ce canal, moins polluant, pour communiquer sur leurs meilleures offres du moment.

Mais trouver des campagnes qui valent vraiment le détour demande une certaine rigueur. L’intérêt n’est pas d’échanger leurs heures assidues contre cette course. Heureusement, des sites comme The Good Offer font le travail pour vous. Des alertes personnalisées et tout ce que vous avez à faire est de cliquer.

2 – Profitez de votre carte étudiante

Tirer la carte étudiante comme une arme financière redoutable est une habitude à adopter. Et quand on connaît tous les énormes pouvoirs que recèle cette petite carte, mieux vaut en prendre soin. La porte d’entrée des restaurants universitaires permet de manger un repas complet pour seulement 3,30 €. Et ce n’est pas tout.

Dans les grandes villes, il permet de profiter de tarifs préférentiels pour le transport. Côté restauration, les fast-foods et les restaurants étudiants proposent des offres intéressantes sur présentation de votre carte. Les cinémas, théâtres et autres lieux culturels peuvent également offrir jusqu’à 50 % de réduction aux étudiants. Plus surprenant, la carte étudiante promet de grosses réductions sur le matériel informatique, cher mais indispensable dans l’enseignement supérieur.

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3 – Pensez aux espaces solidaires

La solidarité, grande gagnante des confinements à répétition, est un refuge qui n’a pas de prix. Si pousser la porte de ces lieux humains pose parfois la question de la légitimité, ils sont là pour apaiser. C’est le cas des AGORAé, épiceries sociales et solidaires qui proposent des produits alimentaires, d’hygiène ou d’entretien 10 à 20% moins chers qu’en grande surface.

Moins connue, mais tout aussi utile, SEL alias Local Exchange System est une association basée sur le troc. Des cours d’anglais en échange d’un frigo quasi neuf… Une approche originale qui permet de conjuguer économies et belles rencontres.

4 – Utilisez une application de gestion de budget

La vie étudiante ne se limite pas à l’emploi du temps d’un ministre. Cela demande aussi quelques notions d’économie. Et pour les phobiques des chiffres qui peinent encore avec leur compte bancaire, les nouvelles technologies sont des partenaires privilégiés.

Vous n’avez pas besoin d’être hors de Saint Cyr ou de faire partie du CAC 40 pour gérer vos dépenses. Des applications telles que Mint ou Bankin’ vous permettent désormais de définir et de respecter votre budget en fonction de vos objectifs d’épargne et de votre style de vie.

5 – Privilégiez la colocation

Compte tenu des prix de location exorbitants dans les grandes villes, la colocation est souvent la décision la plus sage. Des groupes Facebook privés aux sites internet dédiés à l’image de « La Carte des Colocs », il existe mille et une façons de trouver la colocation idéale. Certaines applications comme Whoomies vont encore plus loin en proposant un mode de recherche ludique, similaire aux sites de rencontres.

Cette vie sociale peut être déroutante, surtout quand on est habitué à être seul. Cependant, c’est souvent le point de départ de bonnes amitiés. Dans la foulée de ces rencontres marquantes, la colocation entre générations bat tous les records. Louer une chambre pour certains services rendus à une personne âgée est une excellente option pour s’enrichir autrement.

6 – Misez sur les paniers anti-gaspi

Des paniers débordants de légumes à petits prix… Cette offre anti-gaspillage, qui s’applique souvent à des produits peu abîmés ou proches de leur date de péremption, se démocratise. L’application TooGoodtoGo a été la première à proposer cette redistribution équitable des invendus.

Avec son réseau de plusieurs milliers de supermarchés, cafés, restaurants, épiceries, etc. Elle propose chaque jour des « paniers surprises » très raisonnables. Y acheter est un acte à la fois économique et écologique. Une nécessité à une époque où 1/3 de la nourriture encore comestible est gaspillée. D’autres magasins comme Auchan et Carrefour en proposent. Regardez!

7 – Achetez d’occasion

La seconde main est devenue un véritable phénomène de mode. Friperies, brocantes, tom-dressing… les antiquités n’ont jamais été aussi tendance. Et le portefeuille peut se réjouir. Si pour beaucoup découvrir LA perle rare est un véritable passe-temps, pour les étudiants c’est une parade financière très appréciée.

Meubles, vélos, vêtements, livres… le monde de l’occasion réserve son lot de surprises. Les « vintage » dans l’âme et les nostalgiques des années 90 passeront un bon moment. LeBoncoin, Vide-Dressing, LabelEmmaüs… les sites utilisés ne manquent pas. Et si vous préférez le « touchy-feely », pourquoi ne pas aller voir les vide-greniers près de chez vous ?

8 – Partagez vos cartes de fidélité

Elles s’étouffent les unes après les autres dans leurs portefeuilles… Les cartes de fidélité n’ont pas la cote auprès des étudiants. Souvent oubliés, ils attendent avec impatience de ne faire qu’un avec le scan. Et plus ils passeront, plus ils accumuleront de points, ce qui est indispensable pour bénéficier de réductions. En le partageant avec vos amis et/ou vos parents, vous lui donnez une valeur indéniable.

9 – Faites jouer la concurrence

Cette année, le prix des fonds étudiants a augmenté de 32 %. Il est donc très important de comparer les tarifs de chaque organisme. Ceci s’applique également aux opérateurs téléphoniques ou aux fournisseurs d’électricité. Mais encore une fois, parcourir chaque offre dans les moindres détails est un véritable investissement personnel. Se sauver est également important. Avec des comparateurs à l’appui, vous pourrez discerner par la suite ce qui convient le mieux à votre budget.

10 – Payez en espèces

La folie du sans contact est entrée dans nos mœurs sur fond de crise sanitaire. D’un geste de la main, la facture est réglée. Cette habitude occulte un peu plus les dépenses quotidiennes. À moins que vous ne vous retrouviez avec une montagne de reçus à parcourir à la maison pour faire votre comptabilité, c’est difficile à comprendre. En payant en espèces, l’argent est utilisé à bon escient, sans excès. L’idéal serait de fixer un montant hebdomadaire pour chaque secteur : alimentation, excursions, etc.

Les coûts extraordinaires de cette énième rentrée scolaire mettent malheureusement en lumière les inégalités entre les sexes. Les coûts associés aux menstruations font également pencher la balance pour les personnes menstruées. Alors que l’Ecosse est le premier pays à débloquer la protection périodique, French.es doit attendre sans sombrer dans le rouge. La différence de coût de la vie entre les personnes qui ont leurs règles et celles qui n’en ont pas s’élève à 274,86 € par an, relève une enquête de l’Unef.