« Je souhaite que les magistrats de l’ordre judiciaire soient rémunérés au même titre que les magistrats de l’ordre administratif », a déclaré l’observateur de sceaux sur BFMTV, qui a également annoncé une nouvelle augmentation de 8% du budget de la justice dans le futur budget. Facture pour 2023.
L’augmentation de salaire sera « d’environ 1.000 euros bruts en moyenne » par mois, a indiqué la garde des sceaux, qui détaillera la mesure lundi avec les juridictions en ouvrant un nouveau cycle de discussions de la Stat générale de la justice.
120 millions d’euros par an
Selon son entourage, la mesure, généralement bien accueillie par les syndicats, devrait débuter en octobre 2023 et coûtera 120 millions d’euros pour une année entière.
Selon le ministre, la rémunération d’environ 9.341 magistrats de l’ordre judiciaire, qui comprend la justice civile et pénale, n’avait pas été revalorisée « depuis 1996 » et nécessitait une revalorisation auprès des juges administratifs qui sont chargés de régler les litiges avec l’administration.
« EDM » affirme donc vouloir mettre fin à « des années d’abandon » et s’attaquer aux problèmes de « l’attractivité » de la justice.
La question de la rémunération des magistrats est très élevée dans les revendications consignées dans le rapport de l’état-major de la magistrature, qui établit le constat d’un état de « délabrement avancé » de l’institution. Un plan d’action gouvernemental à l’issue de ces mois de concertation doit être présenté en octobre.
Les syndicats satisfaits
La rémunération des magistrats fait parfois pâle figure en comparaison : selon un récent rapport du Conseil de l’Europe, le revenu des magistrats français en début de carrière en 2018 était 1,3 fois supérieur au salaire moyen perçu dans le pays, alors qu’il était le double . aussi élevé en Espagne et presque quatre fois au Royaume-Uni.
L’annonce ministérielle a été saluée par le principal syndicat des magistrats, qui reprend cette semaine le dialogue bilatéral avec l’observateur des phoques, rompu depuis près de deux ans.
« C’est une mesure de justice et une exigence que nous portons depuis longtemps », a déclaré Ludovic Friat, secrétaire général de l’Union des magistrats (USM), à l’AFP, assurant qu’il faut se montrer. « Le diable est dans les détails. Il faut voir comment cela s’applique aux collègues », a-t-il ajouté.
Selon lui, le salaire entre juges judiciaires et administratifs tourne actuellement autour de 20% sans que cela ne soit justifié par des différences de charge de travail.
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